Biodiversité, ce trésor méconnu (1/3)
Serge | Publié le |
La biodiversité… un mot encore très nouveau et souvent mal compris, tant il regroupe des réalités plastiques et complexes à appréhender. Utilisé à tort et à travers, il porte des messages ambigus. Dans cette mini-série, nous allons essayer de le rendre le plus concret possible. Nous nous efforcerons aussi de comprendre son importance pour le vivant et pour l’humanité en particulier. Alors, partant pour un voyage passionnant au cœur de la biodiversité?
Commençons par définir ce mot mystérieux. La biodiversité se définit comme la diversité:
- des espèces,
- des gènes (pour une même espèce) et
- des écosystèmes.
Trois diversités en une, donc.
Soyons systématiques : avant de revenir sur cette définition, essayons d’en comprendre les composantes. Pour commencer : c’est quoi, au juste, une espèce? Pour faire simple, deux individus font partie d’une même espèce quand :
- Ils peuvent se reproduire entre eux ;
- Leur descendance est fertile.
Ainsi, si l’âne et la jument sont capables de se reproduire pour engendrer un mulet (ou une mule), ils ne font cependant pas partie de la même espèce car le mulet (ou la mule) est stérile.
Le berger allemand et le caniche, bien que fort différents, sont tous les deux des chiens. Les chiens font partie de l’espèce Canis lupus. Comme le loup gris, en fait. Pour être précis, ils forment une sous-espèce, mais ne compliquons pas les choses. Il faut, pour s’en convaincre, prendre conscience qu’ils peuvent se reproduire et que leur descendance est fertile. Même si dans certains cas, c’est très drôle.
Après une longue réflexion, l’homme se dit que les arbres et les plantes à fleurs partagent quand même pas mal de points communs. Du coup, les deux tiroirs sont rangés dans la même armoire: “végétal”… et ainsi de suite.
Au fil du temps, l’homme a créé un énorme arbre du vivant, dont les feuilles sont les espèces. Nous appelons ça : la “classification”. La classification traditionnelle distingue de façon hiérarchique le règne, l’embranchement, la classe, l’ordre, la famille, le genre et l’espèce.
Par exemple, notre espèce (Homo sapiens) se classe de la façon suivante:
Règne animal → embranchement des chordés (i.e. présence d’un squelette interne) → classe des mammifères → ordre des primates → famille des hominidés → genre Homo → espèce Homo sapiens.
À ce jour, l’homme a réussi à identifier de l’ordre de 1,8 millions espèces du vivant. Les spécialistes estiment qu’il reste encore de 3 à 8 millions d’espèces inconnues. Y’a du taf!
Le Pic Noir (Dryocopus martius) est un grand technicien de la biodiversité des espèces. Une soixantaine d’autres espèces utilisent ses loges comme abri (par exemple l’Écureuil roux, les Sitelles torchepot, la Mésange huppée…). S’il disparaît d’un massif forestier, ces espèces ont plus de difficulté à trouver un abri : leur population risque de diminuer.
Et voilà! Nous en tirons les conclusions suivantes:
- L’homme fait partie du vivant, au même titre que les plantes, les champignons, les poissons… Les problèmes du vivant sont donc, aussi, nos problèmes.
- Puisque la biodiversité concerne – entre autres – la diversité des espèces, au plus nous recensons d’espèces différentes du vivant en un lieu, au plus elle est riche. Son évolution se mesure dans le temps, le lieu restant fixe. Notez que nous allons affiner cette notion de “lieu” quand nous aborderons la notion d’écosystème… dans un prochain épisode!