Biodiversité, ce trésor méconnu (2/3)
Serge | Publié le |
Nous avons vu à l’épisode précédent que la biodiversité est définie comme la diversité des espèces, des gènes et des écosystèmes. Bon, les espèces, c’est fait! Qu’en est-il des gènes? OK, pour ce point précis, nous allons tenter de rester précis et brefs… que les spécialistes nous excusent pour quelques simplifications!
Les êtres vivants disposent tous d’un génome, qui comprend tout son matériel génétique, codé dans l’ADN. Tous les individus d’une même espèce disposent du même génome. Les gènes occupent une place précise dans le génome. Concrètement, il s’agit d’une séquence d’ADN. Les gènes influencent les caractères d’un organisme. Par exemple, trois gènes distincts influencent la couleur des yeux, pour l’espèce Homo sapiens.
Les gènes sont sujets à mutation. Ça veut dire que pendant sa vie, un organisme peut voir l’un ou plusieurs de ses gènes acquérir une mutation. Parfois, ces mutations sont héréditaires: elles sont alors transmises aux descendants de l’individu. Elles auront comme conséquence l’apparition, au sein de l’espèce concernée, de légères variations des gènes concernés par la mutation (ce qu’on appelle des “allèles”).
Si une mutation est défavorable à la survie de l’individu, elle sera éliminée par la sélection naturelle. Dans le cas (très rare) d’une mutation favorable, elle tendra au contraire à se fixer au sein de l’espèce.
Les mutations sont donc un élément essentiel de l’évolution, et sont une source inépuisable de diversité génétique. Encore faut-il que le nombre d’individus d’une même espèce soit suffisant pour engager ces mécanismes, puisque les mutations favorables sont rares.
La forme claire de la Phalène (typica)
La forme sombre de la Phalène (carbonaria)
En conclusion:
- Les espèces disposant d’un grand nombre d’individus ont de plus grandes chances de mettre en œuvre des mutations favorables, et donc d’évoluer vers une meilleure adaptation à leur milieu de vie et aux maladies.
- Pour une espèce donnée, le “brassage génétique” est évidemment favorisé par la rencontre de populations différentes. Donc, la connexion entre habitats favorise la résilience des espèces qui y sont attachées. Ce constat justifie les nombreux travaux en matière de conservation ou restauration des trames (vertes, bleues, noires ou encore brunes). Nous y reviendrons dans un épisode futur.