« Chi va piano va lontano »

Il ne vous aura pas échappé que j’aime tout particulièrement ajouter un petit plus à chaque scène du quotidien. Un peu comme un puzzle. Passer très souvent au même endroit, mais y ajouter de petites curiosités. Celles-ci vont enrichir l’environnement direct d’une balade et composer ainsi une fresque quotidienne plus agréable qu’à son simple et rapide coup d’œil.

Pas besoin d’aller bien loin pour s’intéresser à un ami qui, non seulement peuple nos jardins et prairies, mais aussi apporte énormément à la qualité de notre vie. À vrai dire, il n’est parfois même pas nécessaire de se déplacer : il est fort probable qu’il vienne à vous. Si vous savez y prêter attention et l’observer, vous pourriez bien être surpris par ce gastéropode.

Crédit photo : Laloy Florian

Quelques caractéristiques :

Les escargots appartiennent à la classification des mollusques, précisément à la classe des gastéropodes (Gastropoda du grec gastêr, « estomac » ; pous, « pied »).

L’escargot se déplace seulement vers l’avant, grâce à son pied. Des glandes sécrètent le mucus qui lui permet d’avancer en glissant. Le tout à la vitesse moyenne de… 6 cm par minute. Dire qu’il prend son temps est un euphémisme ! Ceci dit, il est plus rapide que la limace… À noter que ce mucus lui sert aussi à évacuer certaines toxines.

Les escargots s’alimentent grâce à une radula, une sorte de langue couverte d’aspérités.

Crédit photo : Laloy Florian

Mais dans le potager ?

Lorsque je dis que l’escargot apporte beaucoup à notre de qualité de notre vie, il est nécessaire de nuancer. Il est certain que lui ou d’autres limaces sont parfois la hantise du jardinier. En effet, qui n’a pas retrouvé ses jeunes semis ou salades grignotés, voire ravagés par ces mollusques? La plupart des escargots dans notre région sont effectivement phytophages, c’est-à-dire qu’ils se nourrissent essentiellement de végétaux. Ainsi, dans nos bois et campagnes, ils jouent un excellent rôle de jardiniers, aux côtés d’autres travailleurs de l’ombre.

Mais végétaux ne veut pas dire uniquement vos belles salades ou jolis oignons. On parle aussi des « mauvaises » herbes, restes de légumes… Il est à noter que certains gastéropodes se nourrissent également d’œufs d’autres espèces de limaces. Ce qui veut dire que les préserver, mais loin de vos légumes, peut être un atout.

Quelques systèmes très simples (disponibles sur des sites sérieux) permettent d’épargner non seulement vos récoltes, mais aussi ces animaux qui font partie de la biodiversité. La méthode la plus facile et la plus sûre pour tous étant de les déplacer tout simplement manuellement du potager vers le compost.

Rappel essentiel : même si un potager ou jardin net ou « au carré » est propre et usuel dans notre culture occidentale, sans d’autres traces que ce que nous avons planté et voulons récolter, ce genre de façon de procéder n’a en réalité que peu d’intérêt si l’on souhaite stimuler la biodiversité. S’allier à cette dernière, la favoriser et travailler avec elle est une réelle opération Win-Win.

Une chose est sûre, il est inutile de massacrer ces animaux… D’autant que les méthodes employées sont plutôt cruelles! Quant aux PPP (produits phytopharmaceutiques), ils ont la mauvaise idée de se glisser dans les tissus des légumes que nous allons mettre dans nos assiettes.

Vous pouvez donc tout simplement leur offrir gîte et couvert dans le tas de compost, car, parmi vos hôtes, certains vont manger vos déchets de cuisine, et participeront ainsi à la bonne qualité du compost et donc de votre futur jardin ! Pour les mollusques qui n’aimeraient pas les restes, une possibilité est de placer autour du compost, à moindre frais, des plantes qui vont les nourrir et qui poussent facilement; par exemple Luzerne lupuline (Medicago lupulina), Moutarde des champs (Sinapis arvensis), Tabouret des champs (Thlaspi arvense). Favorisez les espèces indigènes, auxquelles nos amis gastéropodes sont habitués.

En résumé, travailler avec la nature et ne pas rompre le lien évident qu’il y a entre elle, nos actions et le bien général est essentiel à la préservation de la biodiversité.

Grâce à La Minute Nature, découvrons la Star du jardin !