Une plante invasive : la berce du Caucase
Isabelle Hennico | Publié le |
Les plantes invasives (3/3)
Lors des articles précédents de l’ObsE, nous vous avons parlé des plantes invasives et de deux plantes en particulier : la balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera) et la renouée du Japon (Fallopia japonica).
Cette semaine, focus sur une autre plante : la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), introduite intentionnellement pour sa beauté au 19e siècle. Le fleur est également très mellifère.
Cette grande plante herbacée appartient à la famille des apiacées et peut mesurer jusqu’à 4 mètres de haut.
La plante ne fleurit pas les premières années de vie (on ne voit que les rosettes de feuilles) et peut alors passer inaperçue. On distingue toutefois la berce du Caucase des autres berces car les feuilles de berce sont découpées. Lorsque la plante fleurit, si l’ombelle principale possède 50 rayons, vous êtes en présence de la berce du Caucase!
Vigilance et danger!

Cette plante est en effet parmi les plantes les plus dangereuses. La berce du Caucase est photosensibilisante. Lorsque la peau a été en contact avec la sève de la plante, des brûlures chimiques très impressionnantes apparaissent quelques heures plus tard quand la personne sera exposée à la lumière du jour. Les plus graves brûlures sont celles aux yeux ! N’essayez donc pas d’éradiquer cette plante vous-même. Elle doit être retirée par une société spécialisée dont les employés possèderont vêtements de protection imperméables, lunettes, gants, … L’éradication doit être faite pendant plusieurs années car chaque berce du Caucase produit jusqu’ à 10 000 graines. Suivant le type d’invasion (nombre et lieu), les moyens à mettre en place diffèrent.

Outre ce problème de santé, la berce du Caucase est également néfaste pour l’environnement. Elle a tendance à former de vastes colonies au détriment des plantes indigènes. On la trouve principalement dans les friches et talus mais elle peut également coloniser les jardins ! La berce du Caucase peut également se trouver en bordure de rivière et, là, elle se propage très facilement, les graines étant emportées par le courant. (rappel : s’il y a un endroit où lutter contre les invasives, c’est vraiment les berges de rivières.)
Le protocole ISEIA (Invasive Species Environnemental Impact Assessement) la classe A3 : elle est à la fois très largement répandue sur le territoire belge et son impact environnemental est très élevé. Bref, elle est sur liste noire !
L’ObsE a déjà rencontré la berce du Caucase dans le centre-ville d’Arlon. Nous avons alors très vite contacté la ville d’Arlon et quelques jours plus tard, les berces du Caucase avaient disparu.
Et vous ? Avez-vous rencontré des berces du Caucase en Commune d’Arlon? Si oui, n’hésitez pas à nous le signaler. Envoyez-nous une photo ainsi que la localisation précise de la plante. Une seule adresse : sentinelles@obse.be
Merci beaucoup ! A l’ObsE, on pense que (re)connaître les plantes invasives c’est déjà lutter contre leur propagation.